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Exchange Visit 2016

Du Poitou à l’Aunis, du 13 au 20 juin 2016

Lundi 13 juin : Marie-Claire, Julien et Thierry accueillent les participants écossais qui arrivent d’Aberdeen, d’Edimbourg et de Glasgow. Après un voyage sans problème en TGV nous retrouvons en gare de Poitiers, les Français venus directement de Paris. Après l’installation à l’Hôtel de l’Europe, le propriétaire, un vigneron reconverti dans l’hôtellerie nous invite à goûter son délicieux vin d’Anjou.

 

Arrivée à l'hôtel

Arrivée à l’hôtel

Mardi 14 juin : La ville de Poitiers s’enorgueillit, à juste titre de son patrimoine façonné par 2000 ans d’histoire. Dans les petites rues pittoresques les maisons à pans de bois, et les somptueux hôtels particuliers cohabitent harmonieusement avec les constructions contemporaines. L’ancien Palais des Comtes du Poitou et Ducs d’Aquitaine fut la résidence d’Aliénor d’Aquitaine au XIIème siècle. Le Palais de style gothique angevin s’appuie sur l’antique enceinte urbaine. La Cathédrale Saint Pierre est le siège de l’archidiocèse de Poitiers. On retrouve ici le style gothique angevin, le chevet est composé d’un mur droit sans arcs-boutants et dans la nef des voûtes très bombées typiques de ce style. Les impacts de boulets visibles sur le chevet témoignent d’un passé tourmenté. La façade est structurée par une rosace et trois portails. Le portail central est illustré par la scène du Jugement Dernier. La cathédrale possède un très bel ensemble de vitraux du XIIème et XIIIème siècles et un magnifique orgue classé monument historique en 1908. Notre Dame la Grande est une église romane dont la nef remonte au XIIème siècle. Cette nef est assez sombre, il y a peu d’ouvertures, les piliers ont été repeints au XIXème siècle, le style choisi un peu surprenant est romano-byzantin, inspiré des croisades. Un remarquable groupe sculpté en pierre polychrome représente la mise au tombeau. Mais c’est la façade de style roman poitevin qui justifie la célébrité de l’église, une délicate frise admirablement restaurée relate des épisodes de l’histoire sainte, au dessus le collège des apôtres et un Christ en gloire dominent l’ensemble. Le Baptistère Saint-Jean est réputé être le plus ancien monument chrétien d’Occident, le bâtiment fut construit dans le but d’administrer le baptême aux convertis. Dans le musée attenant sont exposés des sarcophages de pierre datant des Vème et VIème siècles, des colonnes romaines et bien d’autres reliques. Au cours de la journée nous découvrons encore quelques joyaux, les églises Ste Radegonde, St Porchaire et aussi St Hilaire le Grand, étape incontournable sur le chemin de Compostelle depuis le XIIème siècle, et le magnifique Hôtel de Ville d’inspiration Renaissance dont le vestibule ouvre sur un monumental escalier flanqué de deux grandes toiles de Puvis de Chavanne.

En route vers la Cathédrale

En route vers la Cathédrale

La Cathédrale Poitiers

La Cathédrale Poitiers

La Cathédrale, Poitiers

La Cathédrale, Poitiers

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint Savin sur Gartempe

Saint Savin sur Gartempe

Mercredi 15 juin : L’abbatiale de Saint-Savin-sur-Gartempe, un monument majeur du Poitou-Charentes a été classée par l’UNESCO sur la liste du patrimoine de l’humanité en 1983. L’église est célèbre surtout pour ses peintures murales et pourtant l’architecture qui sert de support au décor pictural est beaucoup plus qu’un simple cadre. Le porche est le lieu de bienvenue qui incite les fidèles accueillis par un Christ triomphant à entrer plus avant dans l’église. Dans la chapelle haute, dite tribune, la distribution des peintures s’organise autour d’une scène, la Descente de Croix. La majestueuse nef-halle, lieu de rassemblement des fidèles est divisée en trois vaisseaux par deux rangées de colonnes décorées de tons pastel. Les célèbres peintures murales datant des XIIème et XIIIème siècles représentent des scènes de l’Ancien Testament et se lisent comme un grand livre. Les couleurs employées sont des ocres rouges et jaunes, du vert mélangé à du blanc et du noir, peu de bleu, les piments bleus étant très chers à l’époque. Après une pause-déjeuner dans la pittoresque cité médiévale de Chauvigny, nous visitons l’extraordinaire nécropole mérovingienne de Civaux. C’est un lieu unique en France, la nécropole est ceinturée par de lourds couvercles de sarcophages fichés en terre. De très nombreux sarcophages sont encore visibles à l’intérieur de la nécropole, ils sont souvent de forme trapézoïdale et ornés de trois traverses. La nécropole est encore aujourd’hui le cimetière du village. Près de l’église de Civaux, une des plus vieilles églises de France, on peut voir les vestiges d’un baptistère mérovingien.

La Venise verte

La Venise verte

Jeudi 16 juin : La petite ville de Coulon est la capitale de la Venise verte, un site unique que nous visitons aujourd’hui. La Maison du Marais nous dévoile différents aspects de la vie maraichine. Dans la salle de la batellerie des modèles de différents bateaux, les bois de construction, les amarres et les fameuses pigouilles qu’utilisent les maraichins pour manœuvrer leurs barques plates. Une autre salle du musée est consacrée à la pêche à l’anguille, une pêche qui a évolué au fil des ans, une autre salle encore nous fait découvrir l’intérieur un peu confiné d’une maison maraichine. Une très intéressante projection accompagnée d’une maquette animée retrace la création du marais poitevin. Nous embarquons Quai Tardy pour une promenade magique en barque. Nous sillonnons un couloir de verdure bordé de peupliers, de frênes et aussi d’angéliques, notre guide Stéphane manie sa pigouille avec dextérité, il veille à ne pas trop déranger les ragondins qui longent la barque, il nous raconte les traditions du marais, les anecdotes aussi, un léger battement d’ailes, un martin-pêcheur s’envole dans un éclair bleu, plus loin deux hérons cendrés se reposent sur leur nid de branchages. On devine que ce marais fait vivre et protège loin du bruit un grand nombre d’oiseaux, d’insectes et de petits mammifères. Mais voilà qu’arrive un orage qui prend des proportions bibliques et c’est au pas de course que nous regagnons le car qui nous emmène à La Rochelle.

La Corderie

La Corderie

Vendredi 17 Juin : Nous sommes en route vers Rochefort. En 1661 Louis XIV confie à Colbert la tâche de reconstruire sa marine et d’établir un arsenal qui devait être un refuge sûr et un excellent centre d’approvisionnement pour les navires. A 20 kms de l’océan dans une boucle de la rivière Charente, à l’abri des vents et des attaques-surprises Rochefort s’avère être l’emplacement idéal. Quelques années plus tard la Corderie Royale, la plus longue d’Europe est construite dans une prairie sur les bords de la Charente. La Corderie, en son temps, a fabriqué les meilleurs et les plus longs cordages du royaume, c’est aujourd’hui un fascinant musée où nous suivons les différentes étapes de la fabrication des cordages. Après le déjeuner, nous découvrons l’extraordinaire musée des commerces d’autrefois : le café et son rutilant comptoir, la boucherie, le coiffeur, la mercerie, l’épicerie, la bonneterie mais surtout la salle de classe avec le bureau où trône le maitre en blouse grise, les étroits pupitres, les encriers, la plume sergent-major et l’ardoise. Nous faisons un retour en arrière et vivons là un vrai moment de nostalgie.

La Rochelle

La Rochelle

Samedi 18 juin : un soleil radieux nous accueille sur le port de La Rochelle, les voiliers ont déjà pris la mer et dans les rues de la ville les supporteurs irlandais de football sèment la bonne humeur. Les trois tours de La Rochelle sont les témoins d’un lourd passé chargé d’histoire. La tour Saint Nicholas que nous visitons tout d’abord a associé les fonctions de défense à celles de résidence. De la terrasse nous avons une superbe vue sur le vieux port, le Fort Boyard et on distingue au loin les silhouettes d’Oléron et de Ré. Nous traversons le bassin en bateau et nous voici à la tour de la Chaine. La tour était la résidence du capitaine qui prélevait les taxes dues par les bateaux utilisant le port, il contrôlait aussi la chaine permettant l’accès au port. Une superbe exposition « Embarquez pour la Nouvelle France » retrace les portraits et les histoires des migrants qui partaient pour le Canada, les péripéties du voyage et l’incertitude de l’accueil. Le port de La Rochelle était la dernière image qu’ils emportaient de leur patrie. Dès le XVIème siècle la tour de la Lanterne fait office de prison. Au XVII et XVIIIème siècles on y enferme marins et corsaires anglais, irlandais, écossais, hollandais, espagnols. Ces prisonniers ont laissé de nombreux souvenirs de leur passage sous forme de gravures tracées dans la pierre de Saintonge. On voit notamment d’émouvants graffiti, des noms, des croix, de nombreux bateaux et surtout la gravure exécutée par un certain Lafontaine en 1872. Après déjeuner, nous flânons dans les rues bordées d’arcades et jalonnées de porches derrière lesquels se dissimulent de nobles demeures du XVIIIème siècle. Notre promenade se termine par une visite à la cathédrale St-Louis et au musée du Nouveau Monde. Ce soir c’est le traditionnel dîner de gala, le restaurant « les Flots » nous sert un délicieux repas, selon la coutume nous échangeons des cadeaux, c’est notre avant-dernier soir, nous rentrons à l’hôtel un peu mélancoliques.

Mouilleron en Pareds

Mouilleron en Pareds

Dimanche 19 juin : Dans le paisible village de Mouilleron en Pareds sont nés deux grands hommes qui, bien qu’ayant des allégeances politiques fort différentes, ont marqué leur époque. Le maréchal Jean-Marie de Lattre de Tassigny qui a joué un rôle fondamental lors de la seconde guerre mondiale est né dans une maison bourgeoise au cœur du village. C’est dans cette maison qu’il a passé son enfance et c’est ici qu’il venait régulièrement se ressourcer après ses éprouvantes campagnes militaires. A part quelques concessions faites au progrès comme l’électricité et l’eau courante, rien n’a changé dans le décor de cette maison. Plus loin dans le village, George Clémenceau, « le Tigre » a vu le jour dans la maison de son grand-père paternel qui était le maire du village. Clémenceau n’a passé que les trois premières années de sa vie à Mouilleron mais il y revenait souvent en vacances. La maison à laquelle il était très attaché ne sera ouverte au public qu’en 2017 mais nous avons pu voir un film très intéressant retraçant la vie du village au début du vingtième siècle et surtout apprécier les déclarations de Clémenceau. Après ces visites nous poursuivons notre route jusqu’à la Buchellerie où nous sommes chaleureusement accueillis par Geneviève, Philippe Contamine et leur fille. Il fait très beau, nous prenons l’apéritif sur la terrasse, et, après un somptueux déjeuner buffet, Jacques et Philippe remercient nos hôtes et font le bilan de cette semaine vraiment très réussie, des visites fort bien organisées, de délicieux repas et surtout une ambiance amicale, conviviale. Il faut souhaiter que ces échanges continuent et que nous nous retrouvions en Ecosse dans deux ans.
(Janine Adamson, Glasgow)